“Les hommes sentent dans leur coeur qu'ils sont un même peuple lorsqu'ils ont une communauté d'idées, d'intérêts, d'affections, de souvenirs et d'espérances.”
Numa Denis Fustel de Coulanges
Né d'un sentiment de révolte devant le chaos que traverse le Liban (blocages institutionnels, crise économique, pauvreté…), ce colloque pluridisciplinaire entend rassembler les femmes et hommes de bonne volonté pour concevoir ensemble un avenir autrement plus désirable pour le Pays du Cèdre.
S’organisera ainsi sous nos yeux un cercle de réflexion apolitique voué à rassembler des acteurs de la société civile, des spécialistes reconnus et des décideurs de la vie politique, avec l’objectif de tracer les perspectives du renouveau libanais.
Les participants à cette réflexion commune apporteront leur expertise sur les grandes problématiques nationales et internationales (enjeux géopolitiques, sociaux, économiques, juridiques, sécuritaires...) et concourront à l’élaboration de modèles nouveaux pour le Liban.
La solution aux maux qui frappent la société libanaise ne viendra pas d’en-haut, même si la contribution de la puissance publique demeure un atout précieux dans la réussite de notre dessein collectif.
Rien de durable ne se fera par conséquent sans le concours des corps intermédiaires, sans également le soutien et la participation de la diaspora libanaise de France, laquelle sera appelée, sous l’impulsion de l’association Lubnan, à s’impliquer activement dans cette entreprise de salut public.
A la crise inédite qui meurtrit tant le peuple libanais, il faut des solutions innovantes. A l’esprit de renoncement, il faut opposer une volonté opiniâtre, celle qui déplace les montagnes. Aux réponses de circonstances, il faut inscrire toute démarche de renouveau dans la durée. Aux divisions et à la dispersion, il faut répondre par le dialogue et les vertus de la cohésion et du rassemblement.
Telle est la haute ambition de ce colloque pour la réussite duquel l'association Lubnan mettra à disposition ses savoirs, ses réseaux et, surtout, son cœur à l’ouvrage.
"L’existence d’une nation est un plébiscite de tous les jours." Ernest Renan
Programme du 17 novembre 2023
à l'Assemblée Nationale, Paris 7ème
MATIN
9H00-10H Accueil-Contrôle Inscriptions 10H-10H30 Discours de Bienvenue
Présidente de l’Association Lubnan
Le Député Franck Giletti
(Groupe d’amitié France-Liban
à l’Assemblée Nationale)
10H30-11H30 1ère Table Ronde Gouvernance
Intervenants
Dr Antoine Sfeir, Me Patricia Elias,M. Jamil Abou Assi, Dr Josephine Zgheib, M. François Costantini
Pause Café
11H45-13H00 2ème Table Ronde Géopolitique
Intervenants
M. Jean Lin Lacapelle,M. Elias Hankash,Dr Ghada Ayoub, Général Ashraf Rifi, Dr Khattar Abou Diab,
Dr Toufic Hindi, Professeur Pascal Monin
13H00-14H00 Déjeuner Networking
APRES-MIDI
Les Tables Rondes et Ateliers
A- Faut-il revoir le système de gouvernance politico-confessionnel du Liban ?
La ‘‘Bonne Gouvernance’’ est préconisée par les institutions financières internationales comme moyen de réformer en profondeur des institutions des pays en développement ou en situation de crise. Le Liban peut-il appliquer d’emblée cette méthode d’administration pour déjouer les blocages institutionnels et faire échec à la corruption, au népotisme et l’arbitraire administratif ?
Le Workshop (atelier) permettra à ses participants de discuter en détail du contenu de cette ‘‘Bonne Gouvernance ‘‘
de ses mérites et de l’opportunité de la transposer au Liban.
B- Quel régime politico-institutionnel pour le Liban ?
Le régime libanais actuel est fondé sur la répartition des postes de responsabilité entre les différentes communautés religieuses, nonobstant la compétence propre des intéressés. Le système confessionnel, source de tant de rigidités et de corruptions, doit-il disparaître pour que survive le Liban? Dans l’affirmative, sur quel autre paradigme institutionnel rebâtir le Liban? Neutralité (Suisse, Autriche, Malte)? Fédéralisme (États-Unis, Allemagne)? Décentralisation poussée (Italie, Espagne)? Régime d’administration internationale et souveraineté nationale? Quid du sort de la résolution 1559 de l’ONU?
Lors de cette table ronde, les intervenants exposeront concrètement leurs projets de réforme du système libanais, avec le souci de toujours préserver la paix et l’esprit de civilité parmi sa population, avec le désir de ne jamais conduire le pays vers la partition.
Un atelier didactique donnera à ses participants l’occasion de se plonger dans la mécanique politico-institutionnelle
habituellement réservée à la compétence des seuls hommes de Loi.
C- Le défi économique : crise de confiance circonstancielle ou stratégie politico-économique défaillante ?
Quelles sont les mesures économiques idéales à appliquer au Liban ? Instaurer une monnaie flottante ? Refonder le système bancaire et financier ?
Restructurer la dette publique ? Re-évaluer la dépense publique et améliorer le recouvrement des recettes ? Renforcer le poids de son industrie et gagner des parts de marché dans le commerce international ? Quelles libertés pour les chefs d’entreprises, créateurs de richesse ?
Parce qu’il conditionne tout, ce sujet considérable sera particulièrement développé pour enfin y voir clair, avec le concours d’intervenants parmi les plus pointus, lors d’une table ronde et d‘un atelier qui s’annoncent particulièrement éclairants.
D- La place du Liban dans la nouvelle architecture mondiale ?
La recomposition géopolitique de la région est-elle inévitable ? Les « Nouvelles Alliances » affectent- elles le devenir du Liban (réchauffement des relations entre l’Arabie Saoudite et l’Iran, influence des accords d'Abraham entre Israël, les Émirats arabes et Bahreïn…) ? Quel destin pour l’encombrant voisin syrien ? Quelles relations avec la France et la Russie, ces acteurs anciens au Levant, mais aussi avec la Turquie et les pays du Golfe, ces nouveaux venus dans le jeu diplomatique du Proche-Orient ? Quels partenariats avec l’Union européenne et les États-Unis, en passe, des deux côtés de l’Atlantique, de renouveler leurs instances démocratiques en 2024 ?
Le destin du Liban ne peut se concevoir sans ses voisins, sans ses alliés, sans ses ‘’ennemis’’, réels ou présumés.
Seule l’expertise des meilleurs spécialistes de la question permettra de résoudre cette délicate équation géopolitique.